lundi 18 septembre 2017

L’HAYDEN, le secret d’Eli de Julie Miller Volb

Sortie 24 août 2017

Résumé : Depuis le décès de son père, Mila vit sous la tutelle de sa sœur, Elisabeth, qui gère une maison d’hôtes. Alors que de mystérieux incendies ravagent plusieurs établissements de la ville, Mila fait connaissance avec un charmant pompier, Jeremiah, qui se trouve être leur pensionnaire. Troublée par ce jeune homme qui souffle avec elle le chaud et le froid, Mila voit aussi se multiplier autour d’elle des faits étranges. Une prétendue amie de sa sœur qui débarque blessée et en danger, des tatouages trop ressemblants pour que ce soit le fruit du hasard, et bientôt le départ précipité d’Eli, sans explications…
Aidée par son ami Liam, Mila mène l’enquête et ses investigations la conduisent jusqu’à un saule rose, lieu de passage vers un monde surprenant et surnaturel. Confrontée à tous les dangers, Mila découvre alors d’inimaginables secrets à propos de sa famille.

Mon avis : C’est toujours avec un grand plaisir que je découvre le lauréat du prix de l’imaginaire chez France Loisirs. A ce jour, je n’ai encore jamais été déçue et j’espère bien continuer sur ma lancée avec l’Hayden. Je remercie donc Alexandra et France Loisirs pour m’avoir permise de le lire en avant-première.

Donc l’Hayden, c’est quoi ? Vous l’aurez compris grâce au résumé qu’il s’agit d’un monde fantastique parallèle au nôtre que la jeune Mila va découvrir, et nous aussi par la même occasion.
Il m’est plutôt délicat d’en dire plus car les révélations sur ce monde sont tellement tardives et riches en détails qu’en dire plus pourrait gâcher la lecture, je vais plutôt m’appliquer à vous expliquer mon ressenti après cette lecture.

Eh oui, je me retrouve dans la terrible situation où je n’arrive pas à dire vraiment ce que je ressens. Ce n’est pas un coup de cœur, ni une déception, pourtant j’ai beaucoup aimé lire cette histoire mais quelques petites choses m’ont dérangées.
Je vais donc essayer de retranscrire au maximum mes pensées.

Si je vais du côté du style de l’auteur, je dirais qu’il est moyennement bon. Autant Julie Miller Volb est excellente dans les descriptions et arrive à me faire voyager dans un monde enchanteur, autant je l’ai trouvé médiocre dans le relationnel entre les personnages, ce qui m’a, je dois bien l’avouer, beaucoup frustrée. J’aurais aimé plus de maturité. Alors oui, ce n’est pas forcément évident quand on se retrouve dans la tête d’une jeune fille de dix-sept ans mais j’ai eu l’impression, que même les adultes parfois étaient aussi immatures qu’elle et c’est dommage.

J’en viens donc aux personnages.
Je n’ai rien à reprocher à Mila qui a typiquement le caractère d’une jeune femme de son âge. Têtue, fleur bleue, rêveuse, curieuse, elle possède le tempérament qu’on attend d’une fille de dix-sept ans. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai adoré son personnage car il peut se révéler agaçant parfois, mais comme je le disais plus haut, c’est normal vu son âge.
Toutefois, je ne serai pas aussi tendre avec le personnage de Jeremiah. Pourtant, c’était plutôt bien parti, il me semblait énigmatique, intriguant, et pompier de surcroit, un détail plus qu’appétissant. Puis au fils des pages, il s’est révélé terne, gamin aussi parfois. Ce qui a eu le don de me refroidir. Mais au-delà de son charisme, c’est surtout la relation naissante entre ces deux personnages qui m’a gênée. Aux premiers abords, elle est mignonne mais un peu trop superficielle et creuse quand on l’approfondit.

Malgré ces défauts, je suis allée au-delà sans sourciller, sans me forcer. Pourquoi ? Pour l’histoire. L’Hayden c’est avant tout une histoire sur un monde fantastique extraordinaire où l’on rencontre des créatures que nous connaissons déjà mais dans un contexte totalement nouveau et prenant. L’auteur a réussi à garder un rythme soutenu mêlant action, relation, révélations, suspens. Malgré quelques facilités qu’elle s’est permise pour faire avancer son histoire, l’auteur a su m’embarquer dans Hayden et mieux a réussi à me donner envie de lire le second tome.

Alors oui, ce n’est pas un cinq étoiles, j’en conviens, il a des défauts, mais c’est une histoire que j’ai vraiment pris plaisir à découvrir et que j’espère vous apprécierez tout autant.

Mes extraits :
« Je guette la porte, les derniers professeurs sortent et toujours pas de Zoé en vue !
La fumée épaisse s’échappe par les fenêtres et le dessous des portes, j’entends les pompiers arriver au loin mais je sens qu’il est trop tard.
Poussée par mon instinct, mes jambes s’ébranlent et je cours, ignorant les cris de protestation de mes camarades et autres gens derrière moi. Mon estomac se tord sous l’influence de la peur mais je ne peux me résoudre à l’abandonner, je ne peux pas m’arrêter. Mes mains trouvent la poignée de la porte et l’ouvrent à la volée. Je n’y vois rien, hurle « ZOÉ ! ZOÉ ! ». J’essaie de retourner vers l’endroit où je l’ai perdue et cherche à tâtons, la fumée âcre m’emplit les poumons, m’irrite les yeux et la gorge, je tousse tout en scandant son prénom encore et encore, sans réponse.
Tout à coup je trébuche sur ce qui semble être une chaussure. À genoux, je tâtonne rapidement et trouve enfin son pied ! Je remonte le long de sa jambe et mon épaule heurte un obstacle, un mur, des marches ! Elle est tombée, a glissé sous l’escalier et personne ne l’a aidée ! La colère gronde au fond de moi guidant mes gestes, je tire de toutes mes forces pour la dégager. Elle est inconsciente.
Les flammes se rapprochent, je tousse, je ne l’abandonnerai pas, moi. Je la secoue un peu mais elle n’esquisse aucun mouvement, il va falloir que je la traîne jusqu’à la sortie.
La douzaine de mètres qui nous en sépare me paraît des kilomètres mais je ne baisse pas les bras. Je l’attrape par les épaules et avance péniblement à reculons vers la lumière.
L’effort est considérable d’autant que l’oxygène est rare, je tousse et tire, tire plus fort jusqu’à ce que le tissu auquel je me raccroche se déchire d’un coup, me faisant basculer brutalement en arrière. Le feu se rapproche vite. Je tente de me relever quand soudain je sens une main me soutenir.
La reconnaissance m’envahit, nous sommes sauvées ! J’en pleurerais presque si le temps ne nous était pas compté.
Je ne distingue pas quelle âme secourable se tient à mes côtés avec toute cette fumée, mais je ne manquerai pas de la remercier. Je tente de garder mon sang-froid, il faut tout de même encore sortir d’ici. Nous nous postons instinctivement de part et d’autre de Zoé toujours inerte, la soulevons, un bras chacun, et nous dirigeons vers la sortie. Aucun doute possible, il s’agit bien d’un « il », le poids de Zoé reposant sur moi s’allège sensiblement. La silhouette de notre sauveur se dessine dans l’encadrement illuminé de la porte lorsqu’il la pousse avec son bras libre.
Il est grand et fort.
L’air frais et pur s’engouffre dès l’ouverture, atteignant mon visage et sonnant comme une délivrance !
Tout en continuant à nous éloigner du bâtiment, je me tourne vers lui pour le remercier de son aide précieuse ; il me regarde, mon cœur rate un bond, le temps ralenti. Je le vois… un rayon de soleil illuminant ses prunelles vertes d’un éclat doré, une mèche brune mourant sur un sourcil, ses lèvres pleines s’étirent imperceptiblement en un demi-sourire… et là, à ce moment précis, je sais que je ne serai plus jamais la même. »

Chronique de Sandy Twi-cops

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